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Entraînement, négociations contractuelles et cyclotourisme au menu

mardi, 26 février 2019
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Léandre Bouchard, Facebook

Les athlètes de vélo de montagne Léandre Bouchard et Raphaël Gagné ont un point en commun pour la prochaine saison : ils rouleront avec un nouveau maillot. Si celui de Bouchard est maintenant connu, celui de Gagné pourrait changer au cours de l’année. Retour sur les derniers mois au cours desquels les dossiers contractuels des deux Olympiens ont grugé une bonne partie de leur temps en vue de la prochaine saison où le point culminant aura lieu au mont Sainte-Anne qui accueillera les Championnats du monde.

Terminée l’aventure française pour Léandre Bouchard

Au cours des deux dernières saisons, Léandre Bouchard a couru sous les couleurs de l’équipe française KMC-Ekoï-SR Suntour. L’athlète d’Alma espérait que son arrivée en Europe le fasse grimper au classement mondial, sauf que ce n’est pas ce qui s’est produit. Le cycliste explique que la camaraderie n’était pas au rendez-vous.

« J’avais une très bonne équipe, mais c’était une relation professionnelle. C’est avantageux (pour moi) de rouler sur les parcours avec des partenaires d’entraînement et j’étais un peu plus laissé à moi-même. Je voulais une ambiance plus amicale. »

Avant son passage chez les professionnels, Bouchard travaillait conjointement avec son entraîneur de toujours Jude Dufour. Le duo, soutenu par des commanditaires et par la communauté almatoise, a permis à Bouchard de se développer sur la scène internationale de façon personnalisée, ce qui explique en grande partie sa qualification dans l’équipe olympique canadienne de 2016.

C’est donc au sein de la formation québécoise Pivot Cycles – OTE que Bouchard roulera dans les sentiers en 2019. L’équipe, qui était auparavant principalement formée d’athlètes de la catégorie des moins de 23 ans, compte déjà dans ses rangs Marc-André Fortier et Raphaël Auclair.

« Marc-André et Raphaël m’ont beaucoup aidé dans la reconnaissance du parcours aux Championnats du monde. Ce sera donc très profitable et l’équipe prend de l’ampleur. La formation a moins d’envergure internationale, mais elle m’offre des moyens pour performer. Ce n’est pas évident à l’heure actuelle dans le vélo de montagne. Nous avons fait plusieurs démarches et le marché n’est pas facile. »

Raphaël Gagné est bien placé pour corroborer cette affirmation.

Un contrat qui tombe à l’eau

Il y a un an, Gagné avait signé un contrat de trois ans avec l’équipe britannique Silverback-OMX. Faute d’avoir trouvé des commanditaires majeurs, l’équipe sera dissoute dans deux jours, ce qui laisse Gagné en plan en cette année préolympique.

« Silverback n’a pas renouvelé son contrat avec OMX. Un contrat de trois ans, c’est beau, mais encore faut-il que le commanditaire fasse sa part. J’ai fait ma job et là, ça tombe à l’eau et mon contrat ne peut pas être honoré en 2019. Ça fait longtemps qu’on sent la soupe chaude », se désole l’athlète qui n’a pas pu discuter avec d’autres équipes pendant cette période d’incertitude afin de respecter son contrat.

Le cycliste devrait donc être libéré au cours des prochains jours, sauf que les équipes professionnelles ont fait leur recrutement pour la saison 2019 il y a déjà plusieurs mois. Gagné courra donc sous les couleurs de l’équipe canadienne qui pourra lui apporter un soutien logistique et financier dans les épreuves internationales.

« Ce n’est pas un mauvais plan. J’ai passé plusieurs années avec l’équipe nationale et ce fut de belles années », poursuit celui qui a les Jeux olympiques de Tokyo dans le viseur.

Des points pour améliorer son sort

La saison 2018 de Raphaël Gagné en a été une de rattrapage. Pas que la forme n’était pas au rendez-vous, mais bien parce qu’il a continuellement été à la recherche de points UCI afin d’être mieux positionné dans les grilles de départ des épreuves de Coupe du monde. Lorsque vous êtes sur la huitième ligne contre une centaine de concurrents, le temps peut être long avant d’avoir l’occasion de faire des dépassements, ce qui fait en sorte que le sommet du classement est encore plus dur à atteindre.

Sa participation à l’épreuve sud-africaine par étapes Cape Epic s’est retournée contre lui au printemps dernier lorsque son coéquipier, malade, a dû abandonner. Gagné a terminé la compétition, sauf que les points ne se sont pas matérialisés, car ce sont les deux coéquipiers qui devaient se rendre jusqu’au bout de la course.

Afin de ne pas revivre ce scénario, Gagné n’a pas hésité à s’inscrire au Snow Bike Festival, une compétition en solo de quatre étapes disputée en Suisse le mois dernier. Le pari de l’athlète de Lac-Beauport s’est avéré payant : il a terminé deuxième au classement général et surtout, il a amassé 100 points UCI.

« J’ai pris les grands moyens et c’est mission accomplie! Si tu ne prends pas les grands moyens, tu n’améliores pas ton sort. Je n’avais aucun doute que j’étais prêt à faire ça! » commente celui qui évalue avoir fait un bond de 30 places au classement mondial.

Du cyclotourisme avant de reprendre l’entraînement

Arrivés à San Francisco en décembre dernier pour prendre part à un camp préparatoire de l’équipe canadienne, les deux cyclistes ont pris trois jours pour faire le tour de la baie de San Francisco en cyclotourisme. Bouchard avait l’habitude de ce type de voyage, lui qui avait déjà roulé en solo dans la vallée de la mort entre Los Angeles et Las Vegas il y a quelques années.

« C’était un peu plus luxueux, car nous avons dormi à l’hôtel, mais l’esprit d’aventure était quand même là. »

« C’était le fun, parce qu’en même temps, nous avons fait de l’entraînement d’endurance de base, ajoute Gagné. C’était joindre l’utile à l’agréable et c’était trippant! »

Si le plaisir sera au rendez-vous la prochaine fois qu’ils rouleront ensemble, gageons qu’ils n’auront pas le temps d’admirer le paysage.

Rédaction : Sportcom

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