Moins d'un mois après avoir soufflé ses 17 bougies, le Québécois Tristan Lemire a réalisé un premier top-10 sur le circuit de la Coupe du monde de descente (DH) à Les Gets, en France, la fin de semaine dernière. Le vice-champion canadien de son groupe d'âge en 2019 progresse à vue d'oeil. Considéré comme l'un des coureurs les plus jeunes de la catégorie, ce dernier fait ses premiers coups de pédale chez les juniors, ce qui ne l'a pas empêché de dépasser 60 coureurs lors de la plus récente épreuve du circuit de la Coupe du monde de DH, puisqu'ils était 75 coureurs de son groupe d'âge acceptés à cette compétition.

Excité de ses progrès, Tristan Lemire a accepté de livrer ses impressions à la FQSC après sa belle performance. Voici donc les réponses offertes par le principal intéressé.

FQSC: À 17 ans, Tristan réalisé son premier top-10 en Coupe du monde de descente. Satisfait?

Tristan Lemire : C’est une question difficile à répondre. Bien entendu, quand on se dit que nous sommes parmi les 10 meilleurs au monde de son sport, on ne peut qu'être fier, d'autant plus que j'en suis à mes débuts. Mais mes attentes demeurent bien plus élevées. À cause de la situation reliée à la COVID-19 et ma blessure à l'épaule de l'été dernier; je n'ai pratiquement pas coursé depuis 18 mois; et s'entraîner, ce n'est pas courser. Je n'ai pas encore retrouvé mes sensations de course, mais je sens que ça s'en vient. Mes ambitions du début de l'année demeure: une 1re victoire en Coupe du Monde et un podium aux Championnats du Monde. J'ai encore très bon espoir d'y arriver.

FQSC : C’était sa deuxième Coupe du monde après Leogang à la mi-juin. Quels ont été les ajustements apportés pour mieux performer à Les Gets?

Tristan Lemire : À Leogang, tout était nouveau pour moi: une première Coupe du Monde, ce n'est pas rien, mais bien plus encore: le lancement de la saison, l'attention apportée à l'équipe et ses riders et tout le côté médiatique, et une toute nouvelle routine et approche de course pour moi, ce qui me demande une bonne adaptation et me laisse encore aujourd'hui sans repère. De plus, à Leogang, les conditions étaient très boueuses, si bien que j'ai tombé autant dans les qualifications (11ième place) qu'en finale (16ième place).

Clairement, à Les Gets, l'aspect nouveauté n'y était plus, ce qui était tout de même favorable. De plus, j'ai fait une Coupe de France le weekend précédent et mes temps en qualifications étaient à la hauteur (1er des qualifications); malheureusement, l'équipe a décidé de ne pas prendre de chance et de ne pas me faire courser en finale suite aux blessures que venaient de subir mes co équipiers Amaury Pierron et Thibaut Daprela. Donc j'étais dans de meilleures dispositions. Toutefois, le processus en Coupe du Monde est bien différent; les pratiques sont tout de même courtes, mais surtout ne permettent pas de faire des descentes complètes afin de se mettre en mode course; pour cela, il faut participer aux essais chronométrés de fin de journée, au cours desquels tu peux tester le parcours en mode course.

Toutefois, seulement les top 10 juniors au classement cumulatif peuvent y participer, donc ma 16ième place à Leogang me nuit à cet égard. Donc ma première vraie descente a été celle des qualifications et ma deuxième, celle de la finale. Il est donc bien difficile d'atteindre son plus haut niveau dans de telles circonstances, d'autant qu'on ne peut rien risquer dans les qualifications car seuls les 25 premiers passent en finale; donc une erreur et cela peut coûter ta place en finale.

FQSC : Qu’est-ce qui l’attend dans les prochaines semaines?

Tristan Lemire : Après plus de 2 mois en Europe, je serai de retour chez moi à Bromont pour 2 semaines. Cela va faire beaucoup de bien: au programme, c'est du vélo pour le plaisir avec mes amis et bien entendu, de l'entraînement. Par la suite, je participerai aux Championnats Canadiens, à Kicking Horse, en Colombie Britannique, à la fin juillet. Et ce sera ensuite un retour en Europe dès le début août pour les Championnats du Monde en Italie et les Coupes du Monde en Slovénie et en Suisse. De là, ce sera direction aux États-Unis pour les deux dernières Coupes du Monde à Snowshoe, en Virginie, à la mi-septembre. Sachant que j'ai passé plus de 2 mois en Colombie Britannique cet hiver pour l'entrainement, ça fait pas mal de temps sur la route ! Mais je suis choyé de pouvoir vivre cette aventure avec tous les membres de mon équipe Commencal Muc-Off qui veille sur moi. Le retour (en retard) à l'école en octobre sera plutôt ardu!