29juin
Boivin et Houle restent sur deux roues
mardi, 29 juin 2021Dure journée au Tour de France qui a eu des allures de derby de démolition pour plusieurs favoris à la victoire finale, lundi, dans le cadre de la troisième étape. Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates), Geraint Thomas (INEOS-Grenadiers) et Primoz Roglic (Jumbo-Visma) ont tous chuté.
Du côté des Québécois Guillaume Boivin (Israel Start-Up Nation) et Hugo Houle (Astana-Premier Tech), eux et leur formation respective ne se sont pas retrouvés au sol sur le parcours de 183 kilomètres entre Lorient et Pontivy. Le Québécois d'adoption et coéquipier de Guillaume Boivin, Michael Woods a conclu l'étape en 125e place en accusant un retard de 2 minutes et 11 secondes de retard sur le gagnant du jour.
« Les chutes ont défait nos plans, mais au moins, personne n’est tombé », a commenté Boivin, qui devait travailler pour son sprinter André Greipel. « J’ai été pris derrière la chute d’Arnaud Démare (Groupama-FDJ) avec cinq kilomètres à faire. Ensuite, on a essayé de revenir sur le petit groupe devant, mais on n’est jamais rentrés. »
« Pour nous, c’est une super journée ! Nous avons évité toutes les chutes et nos deux leaders (Alexey Lutsenko et Jakob Fuglsang) ont réussi à s’en sortir », a dit Houle, plus soulagé qu’heureux. « Jakob arrive dans le groupe de tête (à 14 secondes) et Alexey perd 26 secondes, ce qui n’est pas catastrophique. Pour ma part, j’ai aussi pu rester sur le vélo. J’ai été distancé derrière la dernière chute et j’ai décidé de rentrer tranquillement au bercail, car le boulot était fait. »
Boivin a suivi Fulgsang en 23e place, tandis que Houle a été le 138e (+2 minutes 39 secondes) à passer la ligne d’arrivée. L’échappée du jour composée de quatre coureurs a été rattrapée avec un peu plus de 5 kilomètres à faire. Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix), détenteur du maillot jaune, a parfaitement préparé le sprint de son coéquipier Tim Merlier qui s’est imposé comme il l’avait fait à la deuxième étape du Tour d’Italie en mai.
Derrière le Belge, les sprinters Peter Sagan (BORA-hansgrohe) et Caleb Ewan (Lotto-Soudal) se sont accrochés dans le sprint final et ont glissé au sol sur plusieurs mètres. Ewan est demeuré longtemps au sol et il ne sera pas au départ de l’étape de mardi en raison d’une fracture de la clavicule droite.
Van der Poel demeure en tête du classement général où Boivin est 54e (+6 minutes 4 secondes) et Houle 89e (+11 minutes 3 secondes).
Cette fin de parcours en descente sur des routes étroites faisait craindre des accidents et des pourparlers ont même été faits afin que les écarts soient neutralisés au-delà de la marque des 3 kilomètres en cas de chute. La règle n’a pas été changée par les commissaires de course.
« C’était un peu extrême. Pendant l’étape au complet il y avait plusieurs terre-pleins et des dos d’âne. On savait que l’arrivée serait quelque chose. Tout le monde savait un peu ce qui s’en venait et on craignait tous les chutes qui sont arrivées », a analysé Boivin.
« C’est extrêmement stressant pour nous depuis le début du Tour et vous avez vu le nombre de chutes. Ce n’était pas évident. […] Tout le monde veut être devant et c’est extrêmement difficile », a indiqué Houle.
À 10 kilomètres de la ligne, le vice-champion du Tour Primoz Roglic a touché une roue pour ensuite aller s’écraser dans les spectateurs. Le Slovène a été attendu par ses coéquipiers et c’est avec la cuisse et l’épaule gauche ensanglantées qu’il a tenté de remonter sur la tête de course afin de ne pas perdre trop de temps. Six kilomètres plus tard, ce sera au tour de Tadej Pogacar de toucher le sol. Le vainqueur du Tour 2020 y laissera tout de même moins de temps (et de peau) que son compatriote.
Mardi, le peloton demeure en Bretagne pour s’attaquer aux 150 kilomètres qui sépareront Redon et Fougères.
(Rédaction : Sportcom)