Montréal, 12 juin 2025 (Sportcom) – Après un passage de cinq ans en Europe où elle a réalisé son rêve de vivre du cyclisme, le temps était venu pour Joséphine Péloquin de passer à un nouveau chapitre de sa carrière, l’hiver dernier.

Elle a pris la décision de rentrer en Amérique du Nord, notamment pour se concentrer plus sérieusement dans ses études, sans toutefois mettre le cyclisme de côté. Péloquin s’est engagée avec la formation américaine LA Sweat Racing avec laquelle elle participe à différentes courses dans le circuit continental depuis le début du printemps.

« Je savais que je ne voulais pas arrêter. J’adore le vélo et j’adore la compétition ! J’ai signé avec LA Sweat que je considère comme une équipe assez performante, parce que je sais que je suis encore capable de l’être moi aussi. Ça me permet de jongler avec la vie à l’extérieur du cyclisme, tout en ayant du plaisir sur mon vélo », a lancé Joséphine Péloquin en entrevue avec Sportcom.

En 2024, la Québécoise faisait partie de l’équipe Komugi – Grand Est, qui a fermé ses portes à la fin de la saison en raison de difficultés financières. La décision de Péloquin était toutefois déjà prise de rentrer à la maison au terme de cette campagne où elle a notamment eu la chance de participer à Paris-Roubaix, ainsi qu’au Circuit Het Nieuwsblad, deux courses du World Tour.

« Je voulais passer à autre chose, tout en continuant à faire du vélo, mais pour le plaisir. Mon passage en Europe a été très formateur. Je suis arrivée là-bas à 19 ans, donc j’ai grandi en tant qu’athlète, mais aussi en tant que personne. »

« La vie de cycliste en Europe, ce n’est pas toujours facile et je pense que je me suis rendu compte que le mode de vie de cycliste professionnelle me rejoignait moins. Je ne regrette aucunement ces années-là et je suis super contente de les avoir vécues », a-t-elle ajouté.

Au cours de l’hiver, Péloquin a complété son baccalauréat en administration des affaires avec une double concentration en finance et en immobilier à l’Université Laval. Elle amorcera maintenant une maîtrise en urbanisme à l’Université de Montréal, à l’automne.

Ce retour à la maison vient tout de même avec de grandes ambitions pour Péloquin qui participera aux Championnats canadiens, à Saint-Georges-de-Beauce, à la fin du mois. Elle sera à la course en ligne principalement pour accompagner ses coéquipières, mais particulièrement visera le maillot de championne canadienne au critérium.

« Je veux continuer à courir le plus longtemps possible, sans pression et pour le plaisir ! Je n’ai aucun regret, je suis tellement contente d’être de retour ici. Ça fait longtemps que je n’avais pas eu autant de plaisir sur mon vélo ! » - Joséphine Péloquin

« J’ai encore des objectifs de résultats quand même. Peut-être bien au critérium des Championnats canadiens, j’aimerais ça remporter ce titre-là au moins une fois dans ma carrière », a avoué Péloquin.

Du plaisir aux Mardis cyclistes de Lachine

Joséphine Péloquin ne s’en cache pas, les critériums sont vraiment ses courses de prédilections et elle le prouve aux spectateurs québécois chaque mardi depuis quelques semaines autour du Parc LaSalle, à Lachine, à l’occasion des Mardis cyclistes.

L’athlète de 24 ans a remporté toutes les étapes jusqu’à maintenant, s’imposant également à plusieurs sprints intermédiaires chaque épreuve.

« Je vois ces courses comme des entraînements bonifiés, ce sont des courses qui sont extrêmement difficiles. Je veux me mettre dans les situations de chasse, dans les échappées et j’essaie de jouer tous les sprints intermédiaires. C’est une formule qui me va bien : de courts efforts intenses avec des passages assez techniques. »

Habituée aux Mardis cyclistes depuis ses débuts dans le sport, Péloquin tenait particulièrement à participer à la 48e édition de l’événement cette année, comme le démontre sa participation à la troisième étape. Deux jours plus tôt, la Québécoise prenait part à une série de courses de trois jours à Tulsa, en Oklahoma, et elle est revenue à Montréal aux petites heures du matin mardi afin de défendre son maillot jaune.

« Je suis revenue pendant la nuit, à 2 heures du matin, mais je me sentais super bien pendant la course. J’y suis allée pour les sprints intermédiaires. À quelques tours de la fin, il y avait une fille en échappée, donc je me suis mise à chasser. Je sentais que je n’avais plus beaucoup de jambes pour le sprint final, mais j’ai tout donné et ç’a fonctionné. »

Péloquin compte bien faire honneur à son maillot de meneuse jusqu’à la fin de la saison à Lachine, tout en participant à différentes courses sur le continent avec LA Sweat. Elle pourrait notamment être au départ du British GrandPrix cette fin de semaine, à Gatineau.

« Je n’ai jamais remporté le maillot jaune ici, à Lachine. J’ai terminé deux fois deuxième, avec le maillot rouge, quand j’étais plus jeune. J’ai toujours voulu gagner les Mardis cyclistes, c’est une course que j’adore. Je risque d’être à Gatineau cette fin de semaine si je ne suis pas trop fatiguée. C’est un de mes critériums préférés, il est difficile avec une petite bosse sur le parcours. C’est vraiment quelque chose que j’aime », a conclu Péloquin.

Rédaction : Louis-Michel Lelièvre

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