Montréal, 26 août 2024 (Sportcom) – Lorsqu’elle a chuté lors de la troisième étape du Tour de Burgos en mai dernier, Laury Milette était loin de s’attendre à toutes les complications qui allaient s’en suivre.

Sa tête avait cogné lourdement au sol, mais la cycliste de la formation française Komugi Grand-Est n’a ressenti aucun symptôme de commotion cérébrale dans les heures suivant la chute. Ce n’est que quelques jours plus tard que les maux de tête et les étourdissements ont fait surface.

« Je n’ai pas eu de symptômes clairs, avec le recul, j’aurais dû enclencher le processus de récupération tout de suite pour m’assurer de revenir rapidement. J’aurais peut-être pu guérir en deux semaines disons, mais on ne le saura jamais », a mentionné Milette en entrevue avec Sportcom.

La Québécoise a tout de même pris le départ de la première étape du Tour de Bretagne moins d’une semaine plus tard, un contre-la-montre individuel où elle s’est classée 70e. Elle a toutefois renoncé à la deuxième étape le lendemain.

C’est à ce moment que Laury Milette a compris qu’un long repos serait nécessaire pour revenir au sommet de sa forme le plus rapidement possible. Une attente interminable pour l’athlète de 21 ans.

« Je suis retournée à la maison, à Gatineau, pendant un moment et ça n’a pas été facile comme période. J’ai seulement pu reprendre l’entraînement à la mi-juillet, en Europe. Ç’a été graduellement et dès que j’avais des symptômes, j’arrêtais. Au départ, je roulais sur Zwift avec la tête dans le guidon pour ne pas regarder l’écran tout en espérant que ça aille mieux », a-t-elle expliqué.

« Ç’a été ma première grosse blessure, la première fois que j’avais autant d’adversité dans ma carrière. C’est certainement une leçon pour la suite, il ne faut pas prendre ça à la légère. C’était important pour moi de partager mon histoire également pour que les jeunes cyclistes de l’Outaouais qui me suivent soient au courant de l’importance de prendre toutes les précautions avec une commotion cérébrale », a ajouté Milette.

L’une des plus grandes déceptions de Milette aura été de rater les Championnats canadiens de cyclisme sur piste où le titre des moins de 23 ans était, selon elle, à sa portée.

« J’ai été longtemps dans le déni de ma situation. Je voulais le titre U23 à a mi-juin, je sentais que c’était mon année et même une semaine avant la course, je croyais encore que je pourrais y participer. Ç’a été difficile, très difficile. »

De retour au Tour de l’Avenir

Laury Milette a finalement repris la compétition au début du mois d’août en participant à un critérium, puis à une course d’un jour du côté de la Suisse. Le tout, afin de peaufiner sa préparation pour le Tour de l’Avenir.

« Je n’étais pas certaine de participer au Tour de l’Avenir, je ne savais pas si j’allais être rétablie assez tôt pour y participer, mais finalement, tout s’est bien aligné. J’ai utilisé ces deux petites courses pour me remettre dans un peloton et pour tester les intensités. »

La forme était au rendez-vous pour la Québécoise qui, malgré un parcours qui ne l’avantageait pas nécessairement au Tour de l’Avenir, a réussi à tirer son épingle du jeu en terminant au 34e rang du classement général, prenant notamment le 21e rang lors de la deuxième étape.

« C’était une course en montagnes, donc je ne m’attendais pas nécessairement à jouer la victoire, mais on avait une belle équipe. J’ai eu un rôle d’équipière bien défini dès le départ, et ça m’allait vraiment, ça me permettait de me fixer rapidement des objectifs. Ça s’est mieux passé que je l’espérais, je n’ai pas vraiment travaillé mon punch dans les derniers temps, j’aurais aimé mieux faire au sprint, mais 21e, ça me satisfait dans les circonstances », a indiqué Milette.

Lors de cet événement, Milette a également eu la chance de travailler en compagnie de l’Ontarienne Isabella Holmgren, championne du monde junior de cyclo-cross, médaillée d’or en Coupe du monde de vélo de montagne chez moins de 23 ans et Olympienne en vélo de montagne.

Holmgren a d’ailleurs animé le spectacle au Tour de l’Avenir, terminant au deuxième rang du classement final, tout en remportant le maillot de meilleure grimpeuse.

« Isabella est vraiment impressionnante, c’est motivant de travailler pour elle. Terminer deuxième au Tour de l’Avenir, ce n’est pas rien! Elle a fait du gros boulot dans les bosses et en plus, elle n’est pas du tout égoïste et elle est super gentille », a conclu la Québécoise.

Jazmine Lavergne a de son côté terminé au 58e rang du classement général du Tour de l’Avenir qui a été remporté par la Française Marion Bunel.

Du côté masculin, Léonard Péloquin s’est classé 109e alors que Jérémie La Grenade a conclu l’événement en 115e place.
Maintenant assurée d’être complètement rétablie de sa blessure, Laury Milette demeurera en Europe pour quelques courses avant de rentrer au bercail le 21 septembre prochain à l’occasion du Tour de Gatineau

Rédaction : Louis-Michel Lelièvre

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