9sept
Semer du bonheur pour devenir meilleur
vendredi, 9 septembre 2022Ils n’étaient pas dans un karaoké, mais c’était tout comme. Au dernier Tour de France, on a pu voir dans les médias sociaux Antoine Duchesne et ses coéquipiers de Groupama-FDJ chanter à l’unisson L’Amérique pleure des Cowboys Fringants dans l’autobus de l’équipe.
À l’annonce de sa retraite sportive jeudi, Duchesne a mentionné que son expérience vécue lors du dernier Tour de France ne pourrait être surpassée. Cela s’explique par la quatrième place au classement général de son coéquipier David Gaudu, mais aussi par l’esprit d’équipe qui régnait au sein de la formation.
Gaudu a confirmé que l’attitude boute-en-train du Québécois a eu un impact à jouer dans son résultat sur la Grande Boucle.
« C’est quelqu’un qui met énormément d’ambiance dans un groupe et qui nous a permis non seulement d’être un groupe de coureurs, mais aussi d’être des amis. Il a toujours mis l’ambiance et on a toujours rigolé. Même si des fois nous étions dans le doute, il mettait l’ambiance et il a fait pour beaucoup sur le Tour de France. »
En entrevue à Sportcom l’automne dernier, l’entraîneur de ski de fond Louis Bouchard, qui a mené Alex Harvey à deux titres de champion du monde, avait parlé de l’impact de ces athlètes qui n’ont pas la feuille de route la plus reluisante, mais qui aident les meilleurs à relever leur niveau d’un cran.
C’est exactement ce qu’a fait Antoine Duchesne à son dernier Tour de France.
« Cette personne-là qui gagne des médailles, elle ne peut pas en gagner sans son collègue qui lui, n’en gagnera pas, analysait alors Bouchard. (Ce collègue) va faire une 30e ou 20e place, mais c’est lui qui le fait rire sur l’heure du dîner, c’est lui qui s’entraîne avec le médaillé et qui le challenge dans certains entraînements où il est peut-être moins bon. Mais lui, il est bon là-dedans. C’est ce qui fait que le médaillé s’améliore encore, alors c’est un tout. »
Duchesne n’a qu’une seule victoire à son palmarès professionnel – le titre de champion canadien 2018 – mais ses principaux faits saillants sont d’avoir su insuffler une dose de bonne humeur chez ses coéquipiers afin de les rendre meilleurs. Jouer ce rôle de lieutenant, et pas seulement sur la route.
« Je trouve ça pesant la routine de tout ce qu’il y a autour de la course, explique Duchesne. Tout le monde est dans sa bulle ou sur son téléphone. Ce sont de grosses journées du point A au point B avec les transferts et les massages. Ça me fait chier de partir pendant deux semaines ou un mois, alors aussi bien make the best out of it. »
Cet état d’esprit sera son principal legs à son sport.
« Ce n’est pas un secret que de travailler dans la bonne humeur, c’est plus efficace pour tout le monde. J’espère que ça va avoir donné cette envie-là aux autres de continuer même si je pars. J’ai pris beaucoup de plaisir à essayer de garder la tête haute quand les gars étaient down, fatigués ou que ça allait moins bien. »
Une qualité qui lui sera bien utile dans sa nouvelle vie.
(Rédaction : Sportcom)