Guillaume Boivin était habité par des sentiments partagés à l’issue de la course en ligne élite masculine présentée dimanche, en conclusion des Championnats du monde. D’un côté, le Québécois était fier d’avoir récolté le meilleur résultat de sa carrière à cette compétition avec une 17e place, mais de l’autre, il aurait voulu se rendre jusqu’au bout en compagnie de l’échappée du jour.

Plusieurs cyclistes ont tenté de se détacher du peloton lors de cette épreuve disputée sur un éreintant parcours de 268 kilomètres entre Antwerp et Leuven, en Belgique. Ce n’est toutefois qu’à une soixantaine de bornes de l’arrivée qu’un petit groupe de coureurs mené par l’éventuel vainqueur, le Français Julian Alaphilippe, est parvenu à se forger une avance intéressante.

Non loin derrière, Guillaume Boivin a essayé tant bien que mal de se joindre à la fête, sans jamais être en mesure de se faufiler jusqu’aux avant-postes, bien gérés par les Belges, les Français et les Néerlandais.

« Quand le coup est parti, j’étais pris dans les pavés et je n’ai pas pu suivre. C’était une section très technique du parcours, ça roulait très vite et ils en ont profité », a analysé le Montréalais, un peu amer après la course.

Celui qui a remporté le troisième titre canadien de sa carrière au début du mois n’a cependant pas abandonné, si bien qu’il a pu rejoindre la poursuite une vingtaine de kilomètres plus loin. Mais le mal était déjà fait.

« Ce sont des sentiments mitigés. Je visais un top-10 et j’aurais vraiment aimé flairer le coup d’avance, mais je suis quand même très content de ma journée. C’est une bonne leçon », a indiqué Boivin, qui a terminé à un peu plus de 5 minutes du gagnant.

« Je me sentais super bien et je sens que j’ai clairement les jambes pour jouer avec les meilleurs au monde en fin de saison. Je l’impression de vivre un nouvel élan dans ma carrière et je dois voir positif pour bâtir là-dessus. » - Guillaume Boivin

Également du départ dimanche matin, Antoine Duchesne, Pier-André Côté, Hugo Houle, Nickolas Zukowsky et l’Ontarien Ben Perry ont tous unis leurs efforts pour aider le meilleur Canadien du jour à pouvoir rivaliser avec l’élite mondiale de la discipline. Du lot, seul Boivin a complété la distance.

« C’était une course très difficile et il y a eu plusieurs chutes qui ont embêté Hugo et Ben, mais les gars m’ont tous donné un bon coup de main. Ils croyaient en moi et ils voulaient tous m’aider le plus possible. Nous (les Canadiens) avons une belle saison et c’est le fun de voir notre beau momentum. Ça nous donne confiance de pouvoir jouer avec les meilleurs », a conclu Guillaume Boivin, qui compte de nouveau montrer sa forme à Paris-Roubaix, la semaine prochaine.

Après avoir vu les Belges aux commandes de l’échappée pendant de longues minutes, le champion du monde en titre Julian Alaphilippe a décidé de prendre les choses en main. Il a d’abord lancé une première attaque infructueuse à 22 kilomètres de l’arrivée, avant de refaire le coup quelques instants plus tard. Et cette fois-ci, aucun autre coureur n’a pu suivre sa cadence.

La tête baissée, le Français a pédalé en solo sur plus de 16 kilomètres avant de finalement pouvoir célébrer son deuxième titre mondial de suite, le tout, au terme de près de six heures d’effort.

Ses plus proches poursuivants sont arrivés à Leuven 32 secondes plus tard et ont lutté au sprint pour les deux places restantes sur le podium.

Encouragé par la foule de sa ville natale, Jasper Stuyven a tout tenté pour offrir un podium à la Belgique, mais est arrivé tout juste à court. Il a été devancé par le Néerlandais Dylan Van Baarle et le Danois Michael Valgren, deuxième et troisième, dans l’ordre.

(Rédaction : Sportcom)