Eric Van Den Eynde
bâtisseur
Intronisé en 2016
Natif de Gosselies, en Belgique (né le 20 décembre 1955)
Éric Van den Eynde n’avait pas encore célébré son premier anniversaire quand il a quitté sa Belgique natale pour venir s’établir au Québec avec sa famille. À l’âge de 13 ans, il se met au vélo après avoir assisté au départ du Tour du St-Laurent et aux Six jours de Montréal. Mais c’est avant tout son frère aîné, Robert, qui était cycliste, qui l’a grandement inspiré. Ralenti par des blessures, celui qui a évolué sous la bannière de l’équipe nationale en 1979 met un terme à sa carrière en tant qu’athlète en 1984, suite à une troisième fracture de la hanche subie lors d’une course à Montréal.
Grâce à ses grandes qualités de leader, c’est sans heurt que la transition d’athlète à entraîneur s’effectue. Déjà impliqué comme entraîneur responsable des programmes de piste au vélodrome olympique de Montréal depuis les Jeux de 1976, Éric Van den Eynde devient entraîneur chef de l’équipe du Québec en cyclisme sur route et piste en 1985. Il dirige la formation du fleurdelisé jusqu’en 1998, année où il se voit confier le mandat d’entraîneur de l’équipe nationale de piste, un poste qu’il occupe jusqu’à la fin de la saison 2006. Après être retourné deux années à la barre de l’équipe du Québec route et piste (incluant le paracyclisme), il est de nouveau embauché par Cyclisme Canada, mais cette fois, à titre d’entraîneur de l’équipe nationale de paracyclisme. Cette fonction, il s’y dédie jusqu’aux Jeux paralympiques de Rio. Durant cette période, il assume également, de manière ponctuelle, le rôle de directeur sportif de l’équipe canadienne sur route à l’occasion des Jeux olympiques de Sydney (2000) et d’Athènes (2004).
De 1996 à 2016, il est du voyage pour presque tous les grands Jeux, olympiques et paralympiques confondus. Que ce soit en cyclisme sur route, sur piste ou en paracyclisme, il a encadré la délégation canadienne lors de trois éditions des Olympiques (1996, 2000 et 2004) et quatre des Paralympiques (1996, 2008, 2102 et 2016). Avec une impressionnante feuille de route comme celle-ci, Eric Van den Eynde est certainement l’un des entraîneurs cyclistes les plus expérimentés à l’échelle mondiale.
Au fil des ans, il a donc dirigé une centaine d'athlètes ayant arboré le maillot de l’unifolié, dont certains à titre d’entraîneur personnel. De ce nombre, plusieurs ont également été intronisés au Temple de la renommée du cyclisme québécois.
Ce parcours a été ponctué de quelques rencontres ayant eu une incidence déterminante dans la trajectoire empruntée par Eric Van den Eynde. La première l’a été avec Pierre Hutsebaut, qui lui a offert ses premières opportunités avec l’équipe du Québec et l’équipe nationale. La deuxième personne à avoir influencé la suite de son cheminement est Louis Barbeau, qui, en 1991, l’a mis en contact avec Patrice Bonneau, premier athlète paralympique avec lequel il a travaillé.
Intuitif et pragmatique, Eric Van den Eynde excelle sur le terrain. Dans l’éventail de qualités qui le définissent, il y a aussi son côté motivateur, son sens de l’observation, sa fine analyse et sa capacité d’adaptation. Jamais excessif, que ce soit dans la victoire ou la défaite, il a permis à de nombreux athlètes de réaliser leurs rêves, voire même de sauver leur carrière dans certains cas.
S’il estime que plusieurs de ses protégés lui ont permis de s’améliorer et d’acquérir une notoriété comme entraîneur, c’est toutefois sa rencontre avec le paracycliste Gary Longhi, à l’aube des Jeux paralympiques d’Atlanta, qui a été la plus décisive dans son cheminement. Cette rencontre, elle l’a fait grandir comme individu et a complètement transformé sa perception des personnes vivant avec un handicap. Depuis, il « s’attarde davantage au moteur et au pilote qu’à la carrosserie », pour reprendre une de ses nombreuses expressions colorées en lien avec une autre de ses passions, les voitures.
En plus d’agir à titre d’entraîneur, il a contribué à former d’autres générations d’entraîneurs en transmettant sa passion et ses connaissances dans le cadre du programme national de certification d’entraîneurs. Il est aussi l’un de ceux qui ont permis au Centre national de cyclisme de Bromont de voir le jour, en participant notamment à l’acquisition de la piste des Jeux d’Atlanta.
Même si une trentaine d’années se sont écoulées, Eric Van den Eynde est toujours aussi passionné. Celui qui, à ses débuts, souhaitait aider les jeunes cyclistes à progresser tout en ayant du plaisir peut se féliciter d’y être parvenu. En préconisant l’humain, et non le résultat, il a été bien plus qu’un entraîneur aux yeux de ses protégés.