21août
Kristian Mancini, un vice-champion du monde qui rêve d’aller encore plus vite
jeudi, 21 août 2025
Montréal, 21 août 2025 - À Ängelholm, lors des championnats du monde de pumptrack 2025, un jeune Québécois a illuminé la piste. Kristian Mancini, 13 ans, a décroché la deuxième place mondiale. Sur le podium, les traits encore marqués par l’effort, il affichait un visage émerveillé au moment d’être interviewé par Eddy Clerte, son idole.
L’histoire d’un passionné


Kristian Mancini n’en est pas à ses premiers exploits. Habitué à performer autant en BMX qu’en pumptrack, il avait terminé 3e aux championnats du Québec de pumptrack en 2025, après avoir été sacré champion québécois en 2023 et 2024. Son parcours témoigne déjà d’une régularité et d’une ambition débordante.
Un événement grandiose en Suède
Le site d’Ängelholm a marqué le coureur : « Le site d’Ängelholm était vraiment impressionnant, avec une grande piste de supercross BMX et une belle piste de pumptrack. Il y avait beaucoup de monde, le public encourageait fort et ça m’a marqué. »
La configuration de la piste a aussi fait la différence : « La piste mélangeait des sections techniques et d’autres plus roulantes. C’était aussi ma première course en poursuite, où deux coureurs partent de côtés opposés. J’ai remarqué qu’un côté était plus rapide que l’autre, et en finale je n’ai pas eu le meilleur. Mais ce qui m’a fait le plus plaisir, c’est d’entendre une partie du public crier pour moi. »
Des objectifs contrariés par une blessure
Avant la compétition, Mancini s’était fixé une ligne claire : « Comme beaucoup, j’espérais gagner, mais surtout je voulais progresser pendant toute ma préparation et donner le meilleur le jour de la course. » Pourtant, rien n’était acquis après une lourde chute : « Quelques semaines avant, j’ai eu un gros accident en coupe provinciale de BMX et j’ai dû manquer les Jeux du Québec. J’étais inquiet et même stressé de juste pouvoir participer. » Finalement, le jeune athlète s’est accroché et s’est concentré sur un objectif simple et puissant : « aller le plus vite possible ».
Des ambitions pour l’avenir
Le résultat mondial ne marque pas un aboutissement, mais une étape. Mancini regarde déjà devant lui : « Aller encore plus vite. Donner mon maximum aux championnats canadiens de BMX race fin août. Reprendre le secondaire au Collège Sainte-Anne et maintenir un 80 % de moyenne ».
Pumptrack et BMX : deux disciplines, une complémentarité
Kristian Mancini ne sépare pas ses deux passions, il les vit en parallèle et explique leur complémentarité :« Ça se ressemble mais c’est différent. En BMX race, c’est surtout la puissance qui fait la différence. Comme on part arrêté, les plus costauds gagnent quelques fractions de seconde dès les 10 ou 20 premiers mètres. Après, ils peuvent prendre la meilleure place dans les trajectoires, et c’est très difficile de revenir quand on est derrière. En pumptrack, c’est différent : le chrono démarre quand on est déjà lancé, et il n’y a personne pour bloquer les lignes idéales. Ce format de course atténue mon manque de puissance relatif en attendant ma poussée de croissance. Il faut être le plus précis, le plus véloce et le plus constant possible à chaque run. Il y a des coureurs qui sont plus performants que moi en BMX, et qui le sont moins en pumptrack. »
Un athlète bien entouré
Si Mancini progresse à ce rythme, c’est aussi grâce à un environnement familial attentif et structurant. Son père insiste sur l’importance d’un équilibre : « Pour moi, le plus important est d’avoir un pacte clair avec son enfant, où chacun a des attentes et des responsabilités. Comme parent, on doit aussi accepter de se remettre en question, chercher l’aide d’experts quand il le faut, protéger son enfant et lui donner des occasions d’apprendre. Et surtout, il faut faire ensemble des choix qui comptent, autant pour le sport que pour la vie en dehors du vélo. »
Il ajoute : « Ce qui marche pour nous cette année, c’est d’avoir un plan structuré avec des périodes de préparation et de récupération. On y inclut aussi des activités différentes, plus ludiques, et pas forcément liées au vélo. C’est essentiel d’écouter son enfant, de voir quand il est fatigué ou frustré, et de l’aider à se concentrer sur ce qu’il peut contrôler, par exemple des objectifs techniques précis. »