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Un départ regretté

jeudi, 16 octobre 2025
Coupe Du Monde Msa Sportcom 16 10 2025
Photo: Courtoisie, Coupe du monde. vélo de montagne Mont-Sainte-Anne Le départ du cross-country olympique masculin, dimanche dernier.

Montréal, 16 octobre 2025 (Sportcom) – Le rideau est tombé, dimanche, sur la 30e édition de la Coupe du monde de vélo de montagne de Mont-Sainte-Anne. L’ex-athlète Raphaël Gagné, aujourd’hui entraîneur de l’Équipe du Québec de cross-country de vélo de montagne, a accepté de faire le bilan avec Sportcom à propos de l’impact qu’a eu cet événement dans sa carrière personnelle, mais aussi de ce que sa disparition pourrait avoir comme répercussions auprès de la relève québécoise.

« Je n’ai jamais manqué une Coupe du monde au Mont-Sainte-Anne depuis 1997 comme spectateur d’abord, ensuite comme athlète de 2006 à 2019, dont deux Championnats du monde (2010 et 2019). C’est donc super pour faire rêver un jeune, un athlète et maintenant comme entraîneur, de soutenir 17 athlètes québécois qui font la Coupe du monde en cross-country olympique. C’est triste de perdre cette opportunité-là pour l’an prochain. Est-ce que ça va revenir ? On ne le sait pas. »

Comme c’est le cas depuis plusieurs années déjà en cyclisme sur route, l’Union cycliste internationale (UCI) a une volonté claire d’internationaliser le vélo de montagne et elle marquera le coup en 2026 où le calendrier s’amorcera en Corée du Sud.

Sauf erreur, il s’agit de la première fois qu’une étape du circuit sera disputée en Asie.

Depuis 2023, Warner Bros. Discovery gère le circuit mondial en plus d’être responsable de la création du contenu télévisuel. La multinationale a créé un emballage télévisuel impeccable pour les téléspectateurs qui ont accès à une foule de données en direct, en plus d’images à couper le souffle, filmées par des drones, qui suivent les athlètes dans les parcours.

En contrepartie, cette normalisation a aussi eu comme effet de biffer au passage des éléments qui font partie de la culture du vélo de montagne depuis ses débuts, dont le traditionnel podium à cinq places, qui a été remplacé par celui à trois places, le printemps dernier. À cela, s’ajoute surtout la hausse substantielle des droits d’organisation qui a causé la disparition de l’épreuve doyenne du circuit. En 2025, les organisateurs de l’étape québécoise ont déboursé 280 000 $. L’an prochain, la fourchette de tarification des étapes nord-américaines sera entre 750 000 $ et 1 000 000 $.

Raphael Gagne Sportcom 16 10 2025
Photo: Instagram, Raphaël Gagné Raphaël Gagné en action au Mont-Sainte-Anne.

Ces 30 années à accueillir l’élite mondiale en Coupes du monde, en plus de trois éditions des Championnats du monde, n’ont pu faire pencher la balance et frustre bien des gens rencontrés en bordure du parcours, dont certains ont exprimé leur crainte de voir le circuit mondial se « F-1-iser ». Un clin d’œil à la Formule 1 où les touches locales des différents circuits sont aplanies pour cadrer davantage dans un moule uniforme international.

« Il n’y a jamais rien d’acquis. Ce n’est pas parce qu’il y a déjà eu des Coupes du monde qu’il faut qu’il continue d’en avoir », croit Gagné, Olympien des Jeux de Rio en 2016. « Mais il n’y a pas de bonnes raisons pour que le Mont-Sainte-Anne arrête de produire des Coupes du monde, tant de mon point de vue d’entraîneur, que d’ancien athlète. Plusieurs des athlètes favoris U23 disent qu’ils vont à un endroit qui fait partie de l’histoire du vélo de montagne et même eux sont tristes de la perdre cette Coupe du monde là. »

Reste maintenant à voir à quoi ressemblera l’ambiance en bordure du parcours à l’étape de Corée du Sud, dont aucun représentant n’a pris part à des courses du circuit cette saison, tant en cross-country olympique qu’en descente, hommes et femmes, peu importe les catégories.

« Pour le sport amateur, à Québec, c’est vraiment super d’avoir une Coupe du monde. Les médias répondaient présents à chaque année, autant en amont de l’événement qu’après. On peut aussi penser que c’est une opportunité de visibilité qui est perdue pour les athlètes québécois dans les prochaines années », a conclu Raphaël Gagné.

rédaction sportcom

Rédaction : Mathieu Laberge

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