30juil
Pierre Foglia s’est éteint. Mais ses mots continuent de rouler.
mercredi, 30 juillet 2025
Pierre Foglia n’écrira plus. Décédé à l’âge de 84 ans, des suites de la maladie de Parkinson, ce géant du journalisme laisse derrière lui bien plus que des chroniques : une façon d’être au monde, d’aimer, de questionner, d’observer. Il parlait librement de ce qu’il aimait, sans détour, sans posture. Il informait, oui c’était son métier, mais surtout, il écoutait. Il tendait son micro avec humanité, donnait de l’espace à ses interlocuteurs. Et lorsqu’il écrivait, c’était toujours pour dire quelque chose de vrai.
Arrivé jeune au Québec, Foglia fait ses premières armes à La Patrie, puis à la section des sports du Montréal-Matin. Mais c’est à La Presse, où il entre en 1972, que sa plume trouve sa pleine mesure. On s’y souviendra longtemps de sa chronique Mission 76, puis de sa colonne Mon œil sur le sport, notamment durant les Jeux olympiques de Montréal. Il y avait un œil, justement — attentif, curieux, ironique parfois, toujours sensible. Il y avait aussi un cœur, que l’on sentait battre fort pour le cyclisme. Foglia a couvert de nombreuses éditions du Tour de France, roulé au Vermont ou à Bagdad, et consacré de sublimes textes à cette passion, qu’il partageait sans jamais forcer l’admiration.
Geneviève Jeanson, les routes tranquilles, les spectateurs anonymes : Foglia écrivait sur ce que beaucoup ne voyaient pas. Il captait "les petits riens", les silences, les failles, avec une tendresse rare. En s’adressant aux athlètes, aux lecteurs, aux collègues, il s’adressait à nous tous.
Les mots du Directeur Général de la FQSC - Louis Barbeau
"C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de Pierre Foglia hier. Lorsque je suis arrivé à la FQSC en 1986, les anciens cyclistes de l’époque ne cessaient de ma parler de ce journaliste de La Presse qui avait une affection particulière pour le cyclisme et qui avait couvert de nombreux événements cyclistes au Québec durant les années 60-70. J’ai par la suite découvert son style et sa plume exceptionnels dans ses chroniques – il en a écrit quelque 4300. C’est grâce à l’ancien cycliste et organisateur de course, Jean Lessard, que j’ai eu la chance de connaître et côtoyer Pierre Foglia, d’abord lors du Tour de Beauce, qu’il a couvert à quelques reprises, et par la suite lors du Grand Prix féminin international, la Coupe du monde féminine de Montréal et le Tour du Grand Montréal. Bien qu’il n’était plus impliqué dans la couverture d’événements cyclistes depuis de nombreuses années, son départ laisse la communauté cycliste en deuil, ou du moins tous ceux et celles qui ont eu le privilège de le lire ou le rencontrer durant sa longue et brillante carrière journalistique."