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Nouvelles / Cyclocross - Route

« Pour le plaisir », Simone Boilard finit 7e aux mondiaux de vélo de gravelle

mercredi, 11 octobre 2023
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Sa saison sur route terminée, Simone Boilard voulait essayer une course de vélo de gravelle « pour le plaisir », samedi dernier. Résultat, elle a pris le 7e rang des championnats du monde après avoir roulé quelques heures aux côtés de la gagnante du dernier Tour de France, Demi Vollering.

Après un début de saison plus difficile cet été, la jeune athlète de Québec se sentait finalement au sommet de sa forme au moment de prendre part à ses dernières compétitions dans le maillot de Saint Michel-Mavic-Auber 93, en septembre.

"Je voulais continuer de rouler au moins jusqu’à mi-octobre et j’ai vu qu’il y avait les championnats du monde de vélo de gravelle pas trop loin de Nice, où j’habite", relate-t-elle.

Le hic, c’est que Boilard n’avait pratiquement jamais fait de vélo de gravelle, une discipline à mi-chemin entre le vélo de montagne et le cyclisme sur route.

"Je ne possédais même pas de vélo pour ça jusqu’à une semaine avant la course. J’en ai déniché un et j’ai décidé de participer." - Une citation de Simone Boilard

La course la plus dure de sa carrière

Participant à ses frais à la compétition, la Québécoise de 23 ans a pris la route de l’Italie en voiture avec son copain, le cycliste professionnel Nickolas Zukowsky. Le couple a décidé de camper en Vénétie, où se déroulait la course, et Zukowsky servait aussi de technicien à sa conjointe.

Face à un parcours particulièrement technique, l’ancienne médaillée de bronze des mondiaux juniors sur route ne s’était fixé aucun objectif.

"Ce n’était pas juste de la route et des sentiers de terre battue. Il y avait des montées à pic en garnotte, des descentes avec des lignes très étroites et même un moment où il fallait passer à vélo sur une rivière. J’avais vraiment juste du plaisir avec mon vélo."

Attention, la notion de plaisir est ici différente de celle du commun des mortels. Ce qui était amusant pour la cycliste était de "se faire bien mal une dernière fois avant la saison morte". Sa première course sur la gravelle a été, physiquement, la plus dure de sa carrière, estime-t-elle. Plus que Paris-Roubaix ou que les côtes de la Super Planche des Belles Filles, dans le massif des Vosges.

"5 heures de souffrance"

Plus de la moitié des 30 meilleures cyclistes du dernier Tour de France Femmes s’étaient d’ailleurs donné rendez-vous sur la ligne de départ, toutes curieuses de faire leurs preuves dans cette nouvelle discipline.

"C’était presque cinq heures de souffrance et, dès le début, c’est parti à bloc. Les passages difficiles étaient vraiment difficiles. Il y avait huit côtes entre 10 % et 20 % d'inclinaison", décrit Simone Boilard.

Sans coéquipière ou équipe en voiture pour les soutenir comme c’est le cas dans les épreuves sur route, les cyclistes travaillaient chacune pour soi.

À sa propre surprise, Boilard a été capable de se coller à Demi Vollering et Kasia Niewiadoma, respectivement 1re et 3e du dernier Tour de France. Ce n’est que vers la fin de la course, en décidant de mettre les freins dans une descente particulièrement abrupte, que la Québécoise s’est laissé distancer par les deux vedettes.

De bon augure pour le WorldTour

Après être débarquée de son vélo, exténuée, dans la dernière montée de la journée, Simone Boilard a finalement franchi la ligne d’arrivée au 7e rang. De quoi lui donner confiance en vue de sa prochaine saison sur route, alors qu’elle joindra les rangs d’une équipe norvégienne du WorldTour, Uno-X.

"On a parlé un peu de l'avenir avec l’équipe et je suis vraiment excité de ce qui s’en vient", lance celle qui s’accordera maintenant quelques semaines de repos avant de rejoindre sa nouvelle formation, en décembre.

Rédaction - Radio Canada

Guillaume Piedboeuf

Partenaires FQSC