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Un Code de la sécurité routière actualisé : gains et déceptions

lundi, 11 décembre 2017

La Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) se réjouit du projet de réforme du Code de la sécurité routière présenté par le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (MTMDET), M. André Fortin, vendredi dernier. La dernière réforme remontant à 1979, il va sans dire que cette modernisation du Code était attendue avec impatience, surtout que la réalité a grandement changé depuis et que cela devait inévitablement se refléter dans la législation.

Rappelons que des gains importants avaient été faits par les cyclistes l’an dernier. En effet, deux mesures visant à protéger les cyclistes sont entrées en vigueur au moment de l’adoption de la loi 100, à l’été 2016 : l’établissement d’une loi sur la distance latérale de sécurité minimale et l’augmentation des amendes reliées à l'emportiérage. 

Ainsi, à ces dispositions s’ajoute désormais le principe de prudence, qui reconnaît la vulnérabilité de certains usagers et la responsabilité accrue des autres. Il s’agit d’une avancée considérable pour la cohabitation des usagers de la route, car outre son aspect pédagogique, l’adoption de ce principe confirme que tous les usagers ont leur place sur les routes du Québec. 

Parmi les autres mesures en faveur des cyclistes, mentionnons celle qui s’applique lors des manifestations sportives (récréatives ou compétitives) et qui stipule que tout conducteur doit ralentir à l’approche d’un groupe de cyclistes venant en sens inverse et laisser suffisamment d’espace au peloton lors du dépassement. 

« Ce nouveau Code de la sécurité routière est évidemment le bienvenu. C’est le résultat d’un travail de longue haleine, et c’est grâce à la mobilisation des différents groupes concernés qu’il a pu voir le jour. C’est un dossier extrêmement important pour la FQSC, comme en attentent les différentes représentations faites en ce sens ainsi que les trois mémoires que nous avons déposés depuis 2010. À l’époque, nous avions d’ailleurs réussi à faire retirer l’obligation pour les cyclistes d’emprunter une piste cyclable, un non-sens considérant la vocation de ces aménagements. Or, même si nous accueillons favorablement l’ensemble du projet, nous nous désolons de voir que la proposition concernant l’autorisation de circuler à deux de large n’a pas été retenue », a fait valoir Louis Barbeau, directeur général de la FQSC. 

Preuve à l’appui, rouler à deux de front est plus sécuritaire que de rouler à la file indienne. En effet, le temps de dépassement en est grandement réduit, ce qui permet au conducteur du véhicule d’effectuer plus aisément sa manœuvre, surtout que dans tous les cas, celui-ci doit inévitablement franchir la ligne jaune lorsqu’il n’y a pas d’accotement. De plus, le fait d’occuper légèrement plus d’espace sur le bord de la route rend plus évidente la présence des cyclistes, ce qui contribue aussi à leur sécurité. Ajoutons à cela le fait que les cyclistes qui roulent en peloton doivent temporairement rouler à deux de large lorsqu’ils effectuent un relais. Bref, l’adoption de cette disposition qui visait surtout les routes secondaires nous apparaissait logique et naturelle. 

La FQSC, au nom de ses membres et de la communauté cycliste élargie, salue cette réforme du Code de la sécurité routière. Cela nécessitera évidemment des changements de comportement. Mais ultimement, cela devrait contribuer à une meilleure cohabitation des usagers de la route. Du moins, c’est notre souhait. Et un point de départ. Cela dit, il ne faut pas oublier l’importance des aménagements voués à diminuer l’exposition les cyclistes aux risques de la circulation automobile, comme les accotements pavés. En d’autres termes, il faut que cette volonté politique se traduise par des actions sur le terrain, ou plutôt, sur la route.

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