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Antoine Duchesne à l’honneur pour son dernier tour de piste
lundi, 12 septembre 2022C’est en champion que le Québécois Antoine Duchesne (Groupama-FDJ) a été accueilli par les partisans montréalais après avoir terminé ce qui était vraisemblablement la dernière course de sa carrière, les bras vers le ciel. Le Québécois a animé le spectacle au Grand Prix cycliste de Montréal, dimanche, en se payant une aventure de 143 kilomètres dans l’échappée du jour.
Duchesne avait annoncé jeudi, lors d’une conférence de presse qu’il prendrait sa retraite au terme de la saison et force est d’admettre que son dernier tour de piste à Montréal a été une réussite.
« Ça ne pouvait pas être mieux. Il n’y a pas plus beau que ça comme fin, surtout quand tu peux la choisir et finir à la maison. C’est top ! », s’est-il exprimé quelques instants après avoir franchi le fil d’arrivée en 70e place (+13 minutes 35 secondes).
Au milieu du deuxième des 18 tours de l’épreuve, le Saguenéen a pris la fuite en compagnie de cinq compétiteurs et il y a passé la majorité de la journée dans ce groupe. Duchesne savait que la course ne serait pas facile pour lui, mais il a vécu chaque instant.
« Des moments comme ça je n’en revivrai pas tous les jours, aussi bien en profiter. J’ai eu des gros frissons toute la journée », a-t-il indiqué.
« Ce n’était pas le plan de sortir, mais dès le départ, j’ai vu que cela serait vraiment compliqué, donc je voulais tirer un peu de plaisir. Heureusement que le public était là. C’était fou, merci à tout le monde », a ajouté celui qui fêtera ses 31 ans lundi.
Un de ses coéquipiers, le Français David Gaudu, quatrième du dernier Tour de France, a animé le spectacle dans les derniers kilomètres.
Dans une lutte à cinq, Gaudu a bataillé ferme au sprint final, mais il a finalement été devancé par le Slovène Tadej Pogacar (UAE Emirates) qui s’est sauvé avec la victoire. Gaudu a terminé cinquième alors que la deuxième place est revenue au Belge Wout van Aert (Jumbo-Visma). L’Italien Andrea Bagioli (Quick-Step Alpha Vinyl) a pris le troisième échelon.
Antoine Duchesne aura été un équipier modèle jusqu’à la toute fin. Alors que tous les projecteurs étaient tournés vers lui, il a pris le temps de souligner l’effort de son coéquipier et ami qui s’est battu pour la victoire.
« J’ai su lors du dernier tour que David était en avant avec quelques secondes d’avance. C’est cool qu’on ait pu être acteurs dans le final. »
Guillaume Boivin souligne l’effort d’Antoine Duchesne
Guillaume Boivin (Israel – Premier Tech) a été le premier Canadien à franchir le fil d’arrivée au 37e rang (+2 minutes 2 secondes). Comme le veut la coutume aux Grands Prix cycliste, Boivin a reçu le prix du meilleur Canadien de la journée. Le représentant d’Israel – Premier Tech a toutefois voulu reconnaître le numéro de Duchesne en lui remettant son trophée lors de la cérémonie protocolaire.
« On lui donne une grosse main d’applaudissement parce qu’il nous a donné tout un show aujourd’hui et selon moi, c’est lui le meilleur Canadien », s’est-il écrié devant la foule montréalaise qui se faisait encore bien entendre.
Dans le dernier tour de l’épreuve, Boivin s’est assuré d’effectuer le travail pour ses coéquipiers Sep Vanmarcke et Jakob Fuglsang qui espéraient tant bien que mal rattraper les meneurs.
« J’ai réussi à placer les gars dans le dernier tour parce que je savais que je n’avais plus les jambes pour être devant, je suis très fier de l’effort, c’était une course extrêmement dure »
« Tout le monde a souffert toute la journée. J’ai donné tout ce que j’avais avec les jambes que j’avais. C’était le Grand Prix de Montréal le plus dur qu’on a jamais eu. Je ne peux qu’être content de mon effort même si le résultat n’est pas incroyable. »
Un séjour compliqué à la maison pour Hugo Houle
Le coéquipier de Boivin, Hugo Houle, espérait assurément un meilleur scénario, cette fin de semaine, pour son retour en sol québécois après l’été inoubliable qu’il a connu sur le Vieux Continent. Comme à Québec, Houle a été forcé à l’abandon, mais après seulement un tour.
Le vainqueur de la 16e étape du plus récent Tour de France a été incommodé par un virus dans les derniers jours. Comme un malheur n’arrive jamais seul, Houle s’est réveillé samedi matin avec le cou bloqué après avoir effectué un faux mouvement pendant son sommeil.
Le porte-couleurs de l’équipe Israel – Premier Tech a pris le départ de l’épreuve, mais il a rapidement jeté l’éponge en raison de la douleur qui était trop persistante.
« (Si la course n’était pas à Montréal), je n’aurais probablement pas pris le départ aujourd’hui (dimanche). Après, je voulais quand même essayer. C’est difficile de mettre un mot sur le virus que j’ai et je ne me sens vraiment pas bien. Si j’avais poussé, j’aurais peut-être donné un ou deux tours de plus, mais je n’avais pas envie de me faire vivre cette souffrance-là », a-t-il expliqué, quelques minutes après son abandon.
Houle avait des courses au programme la semaine prochaine, dont le Grand Prix de Wallonie. Dans les circonstances actuelles, le Québécois pense qu’il devra faire une croix sur ces épreuves afin de retrouver sa santé.
« Je prends l’avion pour Bruxelles demain, je devrais aller directement à Nice pour faire des tests et tout ce qui vient avec », a indiqué Hugo Houle.
Nicolas Rivard et Nicolas Côté de l’équipe canadienne n’ont quant à eux pas été en mesure de conclure l’épreuve.
(Rédaction : Sportcom)