Montréal, 21 août 2025 (Sportcom) – Il y a une dizaine de jours, le cycliste Pier-André Côté était isolé dans une chambre d’hôpital. Durant la nuit, l’athlète qui avait alors contracté la COVID-19 a été pris de vives douleurs à l’abdomen qui l’ont conduit d’urgence à l’hôpital. Une situation dure pour le cœur, qui, heureusement, est maintenant seulement au sens figuré et non plus au sens propre.

« C’est la pire douleur que j’ai sentie dans ma vie ! [...] Disons que la dernière semaine a été haute en émotions et en revirements de situation ! J’ai l’impression d’être un peu à la dernière minute, mais j’ai deux jours pour me remettre en place », a reconnu l’athlète en entrevue avec Sportcom mercredi soir.

Les médecins ont d’abord soupçonné une péricardite, une inflammation du péricarde, la membrane qui enveloppe le cœur. Le cycliste a passé des tests d’électrocardiogramme (ECG) qui présentaient des irrégularités, des tests sanguins et des radiographies.

« Pendant un bon trois heures à l’hôpital, je n’avais pas de nouvelles et je commençais à me demander si on me découvrirait une malformation quelconque et que c’était la fin de ma carrière. Ces heures passées tout seul dans ma chambre d’hôpital, isolé avec la COVID, elles ont été longues », ajoute Côté, sachant que bien des cyclistes ont prématurément dû partir à la retraite en raison de problèmes ou de malformations cardiaques, dont l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix Sonny Colbrelli.

L’athlète a ensuite été renvoyé chez lui avec un diagnostic de péricardite. Les médecins de son équipe Israel – Premier Tech, dont un cardiologue, ont ensuite soumis l’athlète à d’autres tests et à des comparaisons avec ceux faits en début de saison. Finalement, aux yeux des médecins de l’hôpital, les résultats de Côté étaient anormaux pour une personne sédentaire. Sauf que Côté est un athlète de haut niveau et le résultat de son récent ECG était semblable à celui fait chez par son équipe en décembre dernier.

Aucun autre symptôme n’est apparu après l’incident et s’il avait réellement eu une péricardite, Côté aurait dû être en douleur pendant plusieurs jours.

« Le cardiologue (de l’équipe) m’a assuré à 100 % qu’il n’y avait aucune implication cardiaque. Il reste un point d’interrogation à savoir d’où venait cette douleur. Peut-être que c’était un nerf bloqué dans une vertèbre qui aurait causé des spasmes musculaires au diaphragme parce que j’ai eu le souffle coupé. »

Il a donc reçu le feu vert pour remonter sur le vélo et il a même pu pousser la machine. « Toutes les cases ont été cochées et on a décidé qu’il n’y aurait pas de raisons pour lesquelles je ne ferais pas la Vuelta. »

L’athlète a tout de même voulu discuter longuement avec le cardiologue de sa formation, ainsi qu’avec ses parents qui sont infirmiers, pour avoir la certitude qu’il ne mettait pas sa santé en jeu.

« J’ai été honnête avec l’équipe : “ c’est votre décision, j’ai la forme, j’ai vraiment, vraiment envie d’être à la ligne de départ, mais pas à tout prix ”. Si notre équipe de spécialistes nous dit qu’il y a 1 % des chances qu’il y ait une récidive ou quoi que ce soit qui pourrait arriver, autant à court qu’à long terme pour ma carrière, je ne le ferai pas. Et tout le monde était d’accord. »

Il y a deux ans presque jour pour jour, Sportcom racontait la saison 2023 en montagnes russes de Côté, ponctuée de victoires, mais aussi de maladies et surtout, qu’il se retrouvait sans contrat après l’arrêt de son équipe de l’époque. Deux ans plus tard, le voilà aux portes de la 80e édition du Tour d’Espagne avec le cœur léger.

« Oui, c’est un sport terriblement demandant, mais j’adore ce que je fais en ce moment. Je me vois le pratiquer encore longtemps et je n’ai pas l’impression que ça fait 10 ans que je suis pro. Je viens juste de commencer dans les grandes ligues : c’est mon premier grand tour, j’ai fait mon premier Monument à Milan-San Remo. J’ai encore beaucoup de premières fois à faire qui sont incroyables. »

Toutes de bonnes raisons pour mettre sa carrière d’actuaire sur la glace.
« Pour l’instant, je me souhaite de ne pas avoir besoin de mon diplôme pour encore un petit moment. »

Rédaction : Mathieu Laberge

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