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Une journée dans un camp de détection de talent sur route

jeudi, 22 août 2019
21 coureurs de la relève prenaient part au camp de détection de talent sur route
FQSC

Depuis plusieurs années, la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) organise des camps de détection de talent tout comme des projets de l'équipe du Québec, et ce, peu importe la discipline. En vue des Championnats québécois de cyclisme sur route espoirs qui se tiendront samedi et dimanche prochains, 21 athlètes âgés entre 13 et 16 ans ont pu vivre l'expérience d'un camp de détection de talent. La FQSC a décidé de vous partager une journée dans la vie de nos athlètes lors d'un camp de détection de talent.

Mercredi 21 août 2019

Installés dans un site d'hébergement en bordure du vélodrome extérieur du Centre National de Cyclisme de Bromont (CNCB), les adolescents se réveillent tranquillement avant de se diriger vers la salle commune. Chacun est responsable de son déjeuner. Ils savent pertinemment qu'ils doivent manger rapidement, puisqu'un rassemblement est prévu vers 9h15. Certains mangent des rôties, d'autres préfèrent heurter pour des fruits. Après avoir mangé, les athlètes vont enfiler leur maillot respectif pour une sortie sur la route estrienne.

Le petit peloton se masse dehors autour de l'entraîneur de l'équipe du Québec, Pascal Choquette. Celui-ci prend le temps d'expliquer le programme de la journée. En matinée, les athlètes masculins et féminins devront parcourir environ 60 kilomètres qui se soldera par une montée du Mont Shefford. Les athlètes ont même la possibilité d'effectuer la boucle du Mont Shefford à deux reprises pour ceux en quête de douleurs dans les jambes. Comme on dit, si ça fait mal, c'est payant!

Avant de se lancer sur le parcours, les athlètes font la connaissance de deux invités spéciales qui se joindront au peloton. L'olympienne Lyne Bessette a accepté de se prêter au jeu pour ce camp. Souriante, l'ancienne coureuse est revenue sur les points tournants de sa carrière en cyclisme ainsi qu'en paracyclisme sur route. Elle a abordé ses participations aux Jeux olympiques de 2000 et 2004. Elle a aussi soulignée sa première médaille d'or lors des Jeux du Commonwealth en 1998. Elle a pris un instant également pour échanger avec les jeunes athlètes en blaguant sur le fait que ceux-ci n'étaient pas encore nés lors de sa première participation aux Jeux olympiques, en 2000. Après son allocution, ce fut le tour de la cycliste de la formation Logica p/p Biemme Cychlocrome, Alizée Brien. À son tour, la coureuse senior est revenue rapidement sur sa saison 2019. Malheureusement, elle n'a pas pu rouler autant qu'elle aurait aimé. Celle-ci s'est fracturée d'abord le poignet, puis la main quelques semaines plus tard compromettant une importante partie de sa saison. Elle a toutefois pris part aux Championnats québécois sur route la fin de semaine dernière remportant la médaille de bronze lors de l'épreuve du contre-la-montre individuel.

Une fois les présentations terminées, les pelotons s'organisent. Les filles se massent autour de Lyne Bessette et de la coureuse Simone Boilard pour entamer leur course de 60 kilomètres. Les garçons sont menés par l'ancien coureur Nicolas Masbourian. Après un petit détour du côté masculin, on se lance à la poursuite du peloton féminin qui possède une avance de quelques minutes. Les jeunes roulent à vive allure. C'est l'occasion rêvée pour eux de pratiquer la technique des virages qu'ils ont appris la veille avec Pascal Choquette.

Dans la voiture, l'entraîneur accompagnée d'une athlète blessée s'assure de la sécurité des deux pelotons. Après plus de quarante kilomètres, un coureur voit sa patte de dérailleur se bloquer. Sa course est finie pour la journée. Il prend alors la direction du 15 passagers pour suivre ses coéquipiers. Les filles et les garçons se lancent dans la montée du Mont Shefford. On peut facilement deviner la douleur qui transperce leurs cuisses en regardant leurs visages. On pédale debout à vive allure. Il faut travailler les qualités de grimpeur à l'occasion. Aux alentours de midi, les coureurs se dirigent vers le chalet. Fatigués après un effort soutenu, les athlètes peuvent en profiter pour aller se laver et se changer avant de passer à la table. Vers 12h30, tous les jeunes se dirigent vers la salle à manger. On entend même certains estomacs criés famine.

Les jeunes ont l'embarras du choix. Le service de traiteur a préparé des wraps, deux immenses plats de salade césar et de salade de pâtes. Il reste également une partie de la lasagne de la veille. Affamés, certains n'hésitent pas à piocher dans le plat. Après avoir pris le temps de manger, les jeunes entament leur corvée de vaisselle respective. Les parents, c'est ici que vous devez prendre des notes!

Dans la confidence

Si la matinée était réservée principalement à la dépense énergétique, la séance de l'après-midi est théorique. Le groupe d'athlètes s'installe dans la salle commune où ils écoutent attentivement les récits des athlètes invités. Après Simone Boilard et François Parisien la veille, c'est autour de la coureuse Alizée Brien de faire le point sur sa carrière.

Elle parle de ses trois années passées avec la formation californienne Team TIBCO-SVB. Elle aborde ses différents accomplissements en cyclisme sur route. Ancienne athlète de triathlon, Alizée Brien a entamé sa carrière à l'âge junior. Cette phrase permet aux athlètes de comprendre les possibilités infinies qui se présentent devant eux. À sa première compétition en carrière, elle a eu la piqûre pour le cyclisme sur route. Elle a pris part à des compétitions nationales et internationales par la suite. À 25 ans, elle poursuit des études universitaires en génie mécanique à la Polytechnique de Montréal. C'est la preuve que le cyclisme de haut niveau peut se concilier avec les études supérieures.

Une fois sa présentation terminée, l'entraîneur et superviseur du camp, Pascal Choquette, reprend les rênes de la conversation. Dans la foulée du cas de dopage en canoë-kayak survenu plus tôt cette semaine, il devient inévitable d'aborder cet enjeu. Il profite de l'actualité pour mettre en garde les athlètes sur les risques liés au dopage sportif. Il évoque toutes les conséquences que ce choix peut avoir sur la vie d'un athlète. Il invite les athlètes à consulter un site internet qui répertorie tous les produits interdits par l'UCI et l'Agence mondiale antidopage (AMA). Cette mise au point semble précoce, mais certains athlètes devront vivre des contrôles antidopage dans les prochaines années. Son discours mise sur l'importance d'une saine alimentation variée comme étant la clé de la performance en cyclisme. Dans la foulée, Simone Boilard a pris la peine de partager son expérience. Identifiée comme athlète au niveau excellence, celle-ci a été confrontée à un test de dépistage supervisé il y a quelques mois. Elle a tenu à expliquer comment cela fonctionne.

Une fois la parenthèse fermée sur le dopage, l'entraîneur des projets de l'équipe du Québec prend ensuite le temps d'aborder le processus de sélection en vue des Jeux du Canada 2021. Il revient sur son expérience personnelle en 1997. Ce dernier avait remporté l'épreuve du contre-la-montre individuel dans les phases de qualifications, ce qui lui avait permis de se tailler une place sur l'équipe du Québec.

La frénésie de ces mini-Jeux olympiques est palpable dans la salle. Il raconte le moment où les athlètes devront participer à des séances protocolaires et des entrevues avec les médias après les courses. Pour enchaîner sur les propos de son ancien entraîneur avec l'équipe du Québec, Alizée Brien, revient sur sa victoire lors de la course sur route féminine durant les Jeux du Canada de 2013 qui se tenaient à Sherbrooke, alors que Simone Boilard se commémore les bons moments de sa chasse aux épinglettes des autres provinces. Tout comme son aînée, Simone Boilard a aussi mis la main sur le titre des Jeux du Canada en 2017. On peut sentir la nostalgie dans leur voix. Les anecdotes tiennent les athlètes en haleine tout au long des récits des deux championnes.

Les cadets écoutent attentivement. Certains aspirent déjà à prendre le départ à Niagara, en 2021. Ils devront toutefois s'armer de patience, puisqu'ils devront passer par le processus de sélection qui sera déterminé plus tard.

Une équipe tissée serrée

Après une période de questions sur des aspects techniques du vélo et une séance vidéo, les athlètes ont une période de temps libre avant le souper. Ceux-ci peuvent aller dehors toujours en restant sur le site de l'hébergement ou encore rester à l'intérieur et apprendre à connaître les autres coureurs présents à ce camp. La camaraderie et la fraternité s'installe graduellement entre les coureurs. Les petits groupes s'estompent tranquillement.

En début de soirée, tous les athlètes se réunissent pour le souper dans la salle à manger. Les rires et les discussions reprennent où ils s'étaient arrêtés le midi. C'est à partir de ce moment que la journée typique d'un athlète au camp de détection de talent se termine.

Les 21 athlètes présents poursuivront leur préparation en vue des Championnats québécois sur route espoirs qui se tiendront samedi et dimanche prochains, à Saint-Georges-de-Beauce. Les meilleurs athlètes de la Belle Province se donnent rendez-vous en Beauce dans moins de 48 heures.

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