L’équipe des Québécois Hugo Houle et Guillaume Boivin a fait du vélo de rattrapage à la 19e étape du Tour de France vendredi. Si cet aspect a été réussi pour la formation Israel – Premier Tech, c’est la finition du travail qui l’a moins été.

Houle en a pris une partie du blâme après l’étape de 173 kilomètres reliant Moirans-en-Montagne et Poligny, où le Slovène Matej Mohoric (Bahrain – Victorious) a privé le Danois Kasper Asgreen (Soudal – Quick Step) d’une deuxième victoire de suite par un boyau et demi.

Même s’il a suivi plusieurs coups dans les 50 premiers kilomètres, Houle n’a pas réussi à faire partie de l’échappée du jour. N’étant pas représentés dans le groupe de tête, les Israel – Premier Tech ont tout mis en œuvre pour changer la donne, ce qu’ils ont réussi.

« Les gars ont fait un travail incroyable pour garder l’écart à une minute. Tout le monde a participé, que ce soit Guillaume (Boivin), Nick (Schultz) ou Simon (Clarke). Ils ont roulé de façon solide », a expliqué le cycliste de Sainte-Perpétue, 16e du jour (+1 min 43 s), ajoutant que Mike Woods et Dylan Teuns ont roulé à l’économie afin de préserver leurs jambes pour l’étape de samedi.

Guillaume Boivin s’est classé 93e (+13 min 43 s) de l’étape, dans le groupe du maillot jaune qui demeure la propriété du Danois Jonas Vingegaard (Jumbo – Visma).

La préparation du sprint intermédiaire des Alpecin – Deceuninck pour leur as sprinter Jasper Philipsen a provoqué des cassures dans le peloton, ce qui a fait en sorte que Houle, Clarke, Krists Neilands et Corbin Strong se sont retrouvés dans le groupe de tête qui comptait désormais un peu plus de 35 coureurs. Une position enviable où la formation israélo-canadienne avait plusieurs cartes dans son jeu.

Clarke a abattu la première en prenant la fuite avec le super combatif Victor Campenaerts (Lotto Dstny) pendant une trentaine de kilomètres avant de voir son effort être stoppé par des crampes. Moins de trois kilomètres plus tard, Mohoric, Asgreen et l’Australien Ben O’Connor (AG2R – Citroën) se sont échappés dans la montée de la Côte d’Ivory et ont pu filer jusqu’à la ligne d’arrivée.

Houle s’en mordait encore les doigts de ne pas les avoir suivis.

« Malheureusement, nous étions un peu trop loin quand ils sont partis. Krists et moi on a dormi un peu et on a fait l’erreur. […] C’est clair, on a mal couru dans le final et ce n’est pas acceptable que nous n’ayons pas au moins un gars dans le contre qui arrive pour la quatrième place. »

Les multiples tentatives pour revenir dans le groupe de chasse ont été vaines pour le double Olympien. On l’a d’ailleurs vu travailler fort et rouler les épaules à chaque coup de pédale pour ne pas être décroché.

« J’aurais aimé arriver avec les gars qui ont roulé pour la quatrième place. […] Des fois, ça se joue juste au timing et il faut être opportuniste. Tout le monde est tellement fort… on a fait 50 km/h de moyenne aujourd’hui (vendredi), alors si tu mets des efforts dans le vide, tu vas le payer au final. Il ne faut pas échapper la roue. On a fait une erreur et on n’a pas suivi le bon wagon. C’est ma responsabilité et celle de mon coéquipier (Krists Neilands) qui était avec moi. C’est comme ça. Je suis déçu. Il fallait avoir quelqu’un devant et il n’y a pas d’excuses. »

Cette déception, elle s’explique aussi parce que le vainqueur de la 16e étape de l’édition 2022 avait entouré cette journée à son agenda.

« C’était une belle occasion, probablement celle qui me convenait le mieux sur ce Tour de France. Mais bon, j’ai tenté. Tous les jours, c’est extrêmement difficile. J’ai fait six échappées, je pense, jusqu’à maintenant. Je suis dans le coup et là avec les meilleurs, mais il manque un peu de réussite. »

L’avant-dernière étape du Tour sera présentée samedi sur un parcours casse-pattes de 134 kilomètres.

« Il y a certainement un coup à jouer, mais bon, monsieur Tadej Pogacar (UAE Emirates) a déjà annoncé qu’il voulait gagner la 20e étape, donc ce sera à suivre », a indiqué Houle en fin d’entrevue.

(Rédaction : Sportcom)